PROPOS
Pourquoi ce blog ?
Pour répondre à cette question, un tas de raisons me viennent qui ne seraient peut-être pas essentielles dans cette démarche. Mais si je dois en retenir une qui me semble la plus probable à cet instant, c’est l’envie de partage. Vous me direz « il y a les réseaux sociaux pour ça ? ». J’en viens. J’en sors ! Pour être plus précis on m’en a sorti pour des motifs qui me sont encore inconnus. Mais peu importe, là n’est pas le propos.
Cette réponse évasive et générale m’invite à me présenter.
Qui suis-je ?
Je n’aborderai pas le sujet en terme philosophique, mais je compléterai plutôt cette question par…pour ouvrir ce blog.
Je suis un tout un chacun, un lambda, composé d’identités multiples qui, chacune mises bout à bout, font de moi un être unique… Bref ! Je suis très certainement comme vous ! Rien à dire d’autre sur moi !
De toutes ces identités qui pourraient à mes yeux me définir, celle que je retiendrais (car elle me suit depuis 1977, quand j’avais quatorze ans), est celle de musicien.
Je me qualifie d’autodidacte, mais en rester là serait oublier les rôles prépondérants, de ma professeure de musique au collège et de toutes les personnes que j’ai croisées depuis ces années.
Je n’en ai pas fait mon métier par doutes, par paresse, par d’autres choix, mais cette longue carrière d’amateur me donne à mon sens, cette légitimité à vouloir partager mes connaissances sur ce sujet.
Tout d’abord, j’aimerai situer mon propos dans les différents concepts auxquels je crois et qui ne cessent d’évoluer en suivant les périodes de ma vie.
L’humain.
Ma prétention est à ce point infinie que je vais tenter de vous donner ma conception de l’humain.
À quoi sert de parler musique ou tout autre art, si nous ne définissons pas l’humain ? J’aimerais rendre cette humanité la plus humble possible, car l’humilité est un premier pas vers le partage en général et du partage de nos connaissances en particulier.
Je dis bien humain et non pas être humain car ce serait le placer au dessus d’un règne animal terrestre auquel il appartient. Sans pour cela dénigrer mon espèce, je le situe simplement à sa juste place : celle d’un animal doté d’un télencéphale hautement développé et le (d’un) pouce préhenseur. Il vit en communauté et peuple notre planète avec différentes cultures. Ces cultures englobent les arts, les lettres, sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. L’humain est capable de mémoriser son histoire et de la diffuser de génération en génération grâce à des méthodes de plus en plus élaborées, depuis environ 6000 ans. Il est doté, comme beaucoup d’autres animaux, d’empathie, c’est à dire qu’il est capable de capter la souffrance ou le plaisir tels qu’ils sont vécus par l’interlocuteur, [et d’] en percevoir les causes de la même façon que lui… Voilà les premiers outils de réflexions auxquels je crois et qui vont me permettre de construire ce blog.
La musique.
Son rôle :
« L’art de combiner des sons agréables à l’oreille » et « divertissants à l’esprit ». Cette définition qui aurait besoin d’un dépoussiérage, a été celle de mon enfance et a eu pour incidence de croire naïvement que la musique était dissociée de l’humain. J’y reviendrai plus tard.
Est-elle propre à l’humain ? l’affirmer serait mettre de côté les sons de la nature et ceux produits par les autres espèces animales pour communiquer.
Outre la parole, la musique est un moyen de communication éphémère et immatériel.
Depuis l’origine de l’humanité, la musique est née pour accompagner les mouvements du corps, tel que la danse ou les transes à caractère mystique ou thérapeutique.
Si la danse, selon Alwin Nicolais (danseur-chorégraphe 1910-1993) est le mouvement (qui) ne suit pas forcément le métronome mais il modèle et sculpte le temps comme une œuvre d’art, la musique séparée de la danse, agit sur l’imaginaire de l’interprète et de l’auditeur, en temps réel.
Elle évoque nos sentiments, influence nos humeurs, nous rappelle à nos souvenirs. Quand elle est ressentie et que l’empathie est sollicitée, la musique nous raconte une histoire au-delà des mots, au-delà de la résonance instrumentale.
La musique et moi :
Nos choix ne naissent pas du fruit du hasard. Ils sont le résultat d’une accumulation de circonstances.
Dès le XIXème siècle, la France se veut une nation musicienne et la IIIème République offre au peuple ses orchestres, ses salles de concert et ses écoles de musique. C’est la naissance et le développement de la musique amateure et la naissance des associations qui géreront cette culture populaire. Mon père, comme son père, sont issus de cet élan culturel, et ils ont intégré dès leur enfance la fanfare associative de leur quartier.
Mes plus lointains souvenirs musicaux, sont plus physiques qu’émotionnels : j’ai encore en mémoire cette sensation d’être traversé par les sons graves d’une grosse caisse ou d’une basse, lors des passages des fanfares de mon enfance, lors des scènes de bals populaires des fêtes de quartiers.
Comme je l’écrivais plus haut, je dissociais la musique de l’humain : Je n’avais pas conscience qu’elle pouvait provenir de quelqu’un en chair et en os, même si, les rares fois où mon père sortait sa trompette pour « se faire les lèvres » et que j’essayais de souffler dedans pour y produire un son (qui ne venait jamais), la musique me semblait alors inabordable ou pire encore par la suite, réservée à une élite dont je ne faisais pas parti.
J’ai découvert la musique au collège, dans le chaos d’une salle de classe indisciplinée où l’usage de la flûte à bec était enseigné. Ce fut pour moi une révélation : j’étais capable de produire des sons cohérents à la lecture d’une partition. Soudain, la musique m’apparaissait comme accessible ! Apprivoisable ! Et qui plus est, l’élève moyen que j’étais, exaltait dans ce domaine là où mes camarades de classe étaient en dessous de tout.
Je venais aussi de comprendre qu’il était possible d’être différent au sein du groupe auquel j’appartenais, et que j’étais reconnu par lui grâce à cette différence : une identité venait de naître ! Elle ne me lâchera plus !